Comme un ailleurs : une histoire familiale et politique
publié le 27 novembre par / Temps de lecture estimé : 1 mn | Un commentaire ?Dans ce Magazine, on parle de photographie à travers une œuvre mémorielle, intime, politique, existentielle et colombienne. Il y a tout ça et bien plus encore dans le travail photographique d’Alejandra Fayad. En novembre, elle a exposé Comme un ailleurs, une installation photographique, sonore avec cassettes et vidéo au centre culturel des Mazades. Une exposition touchante et vertigineuse dans les matériaux qu’elle convoque et dans les temporalités qui s’y déploient. C’est un voyage dans une mémoire, avec ses faits saillants, ses trous, ses mystères et ses épiphanies. C’est une histoire intime, celle de sa propre famille, ses parents, engagés dans le mouvement révolutionnaire de lutte armée pour l’instauration de la démocratie en Colombie, mouvement dit M-19. Et une histoire avec un grand H, celle de la Colombie donc du mitan des années 70 aux années 80.
Comme un ailleurs mêle ses photographies plus ou moins récentes, ses enfants, des paysages, montagnes et grands espaces colombiens ou français, des archives familiales, moments de vie partagés et moments emblématiques de l’histoire du M19.
C’est un travail qui parle aussi de la hauteur de vue de l’enfance : des sensations, le jeu et les interrogations à la vue de ce que trament les adultes. La photographe porte un regard sur ce qu’elle a vécu et sur ce qu’on lui a raconté. Elle fait des liens, tisse, établit des dialogues entre les images, comme ces montagnes pyrénéennes qui renvoient aux montagnes colombiennes, une vigne rouge sur un mur, comme une tâche de sang, un peu comme quand on regarde les nuages et qu’on voit des formes qui amènent ailleurs.





