Dernière installation ou presque en chanson
vernissage le 14 octobre 18h30 (pois chiche et vins et autre douceurs)
K barré avec la Mine tout un programme.
Ecoutez l’interview de Bernard
Au minimum une installation barré avec une musique barrée
K barré
Cette expression résume notre monde, ou au moins une pensée du monde la plus proche du réel.
Des multiples réalités qui nous entourent fabriquées et plus ou moins maitrisées par la presse et le discours politique qu’elle induit, par les images qui sont de moins en moins commentées, par la peste émotionnelle qui vient nous chercher qui et où que l’on soit et par la cellule de crise qui nous empêche d’être ce que nous sommes.
Il faut être en colère mais pas trop, il faut pleurer mais pas trop, il faut souffrir mais pas trop, il faut dire mais pas trop, il faut mourir mais pas trop.
Cette civilisation « du pas trop » n’est pas politique, ni idéologique , elle renvoie à une mes premières installations que j’avais titrée la perte de l’hystérie, non pas celle qui n’est plus décrite par le DSM 5 , mais celle qui permet toutes les luttes : « nous sommes tous des mégères ».
Dans un premier temps, il y avait un impératif de rangement. Je ne suis pas un artiste donc je n’ai pas d’atelier et pas assez de murs et d’abnégation pour accrocher toutes mes productions chez moi. Donc il me faut sacrifier au recyclage et à la gestuelle simple .
Deuxième temps, trouver une thème qui peut traverser ce qu’il me faudra mettre aux murs et delà vient l’idée de barres, de barrer la toile, toujours de la même façon. En me disant, ça devrait faire joli, là j’atteins le degré zéro de la création, faire joli, quelle dérision. Et je ne manquerais pas d’esthètes de comptoir qui me feront remarquer que j’emprunte mes barres à Buren. Un et ce sera difficile à faire croire, je n’y ai pas pensé et deux et là, c’est le connaisseur qui parle, Buren utilise des bandes de 8,7 cm, moi des bandes de 4,8 cm et il n’est pas question ici que d’égo.
Donc il y a des barres qui viennent entraver des presque rien qui se sont déclinés avant, pour déjouer un trop péremptoire « c’était mieux avant ».
Or si quelque chose me garantit que ce n’était pas mieux avant, c’est le après que nous vivons. Un avant qui génère un tel après désigne un avant bien plus délétère que ce que nous pouvions penser.
C’était mieux avant ne peut renvoyer individuellement qu’à une jeunesse perdue.
Le temps est un élastique en béton (André Breton) et il faut faire avec.
Barré pour l’esthétique et barré aussi le sujet d’où ce K barré et ce sujet barré rappelle autre chose, une complexité lacanienne que je dénouerai pas ici . Mais j’ai dans les quatre discours une préférence pour celui de l’hystérique, hystérique non pris ici au sens de la pathologie mais simplement comme un sujet traversé par son symptôme, sa souffrance et la douleur de sa demande.
Hystérique comme Tantale, désirer l’inaccessible et pour cela demeurer désirant.