Que l’émotion reste centrale dans tout discours militant, j’en accuse réception. ET je trouve ça plutôt ordinaire, même si la raison est souvent avance comme gage de sérieux.
Sans être d’une sensiblerie extrême, mais il semblerait que ça s’aggrave pour moi, il m’arrive d’avoir quelques frissons en regardant un film ou en lisant ou écoutant une poésie ou certains textes tendus, et peut-être même les yeux qui piquent et se mouillent.
Sensiblerie, possible.
Mais il y a une chose que je ne supporte plus, c’est quand je ne suis pas d’accord ou méfiant avec quelque chose, c’est ce quelque chose a été mal présenté pédagogiquement.
Je veux bien ne pas tout comprendre mais je ne suis ni un enfant , ni un apprenant et ce n’est pas par manque de pédagogie que je ne veux pas de loi sur la sécurité globale, des états d’urgence à répétition qui n’ont de sens que de contraindre encore plus.
Et je ne supporte plus les « j’ai décidé »…
Voilà un emportement que provoque le covid, enfin pas le covid, mais ceux qui entendent le gérer.
La nuit est juste tombée et je n’aurais pas de pain puisque le boulanger sera fermé, que les voisins ne répondent plus et que je n’ai pas à stocker du pain, le papier cul ça va , j’ai plein de livres, mais le pain.
Sensiblerie possible disais je donc en pensant à la poésie.
Très certainement et j’avoue que je regarde quelquefois un extrait de Paterson de Jarmush, juste pour me remonter le moral. Bien qu’il serait bien emmerder Paterson de ne pas pouvoir faire sortir Marvin et boire une bière dans un bar de quartier sympa , normal, ordinaire comme nous en avons tous, où l’on peut s’arrêter boire une bière sans autre raison que de boire une bière et de ressortir trois heures plus tard parce qu’il y avait de l’urgence à partager et pas de celle de Macron, Castex ou Veran, les frères Karamasov du covid.
Mais quel est donc le père qu’ils espèrent tuer ?
Être français n’est pas toujours une preuve d’intelligence
Désolé Fedor, je naturalise tes phrases, mais voilà ce que provoque l’urgence covid quelques absences épileptiques.
Nous sommes tous coupables de tout et de tous devant tous, et moi plus que les autres.
Dernier emprunt, je ne sais plus où ça trouve dans le bouquin , après l’intro sans doute
« Bon voilà toute l’introduction. J’en conviens parfaitement, elle ne sert à rien du tout, mais, puisqu’elle est écrite, qu’elle reste. Sur ce, au fait14. »
Revenons donc à nos poésies et notamment les poésies minimales
Tiens en voilà une de Ron Padget (on ne sait jamais) celui qui a écrit les poésies que l’on entend ou lit dans Paterson.
Le poète en oiseau immortel
Il y a une seconde le battement de mon cœur s’est tu
et j’ai pensé : « ce n’est pas le bon moment
pour mourir d’une attaque, au
beau milieu d’un poème », puis, je me suis rassuré
à l’idée que personne à ma connaissance
n’est jamais mort en pleine écriture
d’un poème, tout comme les oiseaux ne meurent jamais en plein vol.
Je crois.