La victoire à Notre Dame des Landes ne doit pas cacher le danger mortel de l’enfouissement des déchets nucléaires !
COMMUNIQUE COMMUN du 23 janvier 2018
Burestop55, Bure Zone Libre, Habitants vigilants de Gondrecourt-le-Château, MNE, Mirabel LNE, Asodedra, Cedra52, Eodra et des Hiboux de Bure
"A Bure, pas de "transfert de la ZAD" mais une lutte toujours plus intense et légitime contre... un projet de poubelle nucléaire qui bat de l’aile. L’emballement médiatique qui a suivi la décision sur NDDL mérite quelques précisions.
Nous ne croyons pas à un "transfert de ZAD", comme si les raisons de lutter étaient interchangeables. Agiter l’épouvantail de cette migration zadiste, comme le font certains élus locaux actuellement, n’est qu’un moyen de légitimer à peu de frais la répression qui sévit ici. La réalité est en fait beaucoup plus simple : si de nouvelles personnes doivent nous rejoindre, venues de l’ouest ou d’ailleurs, ce sera parce que le nucléaire est mortifère et que, plus que jamais, cela fait sens de venir en 2018 dans la Meuse pour s’y opposer.
Ici, la défense du territoire a commencé dans les années 1990 et n’a cessé de se renouveler, rythmée par l’actualité du projet. Depuis 2015, la convergence des luttes et de nombreux recours juridiques ont permis de bloquer les travaux préparatoires de l’ANDRA, en libérant et en occupant le Bois Lejuc, une zone stratégique pressentie pour y creuser les galeries de Cigéo, et les puits d’accès et de relarguage d’hydrogène radioactif.
De forts liens se sont tissés entre nouveaux arrivant-es qui pour certains s’implantent localement, riverain-es, paysann-es et toutes celles et ceux qui depuis plus de 30 ans résistent au projet d’enfouir les déchets nucléaires. Un objectif commun : ne pas laisser s’implanter ce qui est aujourd’hui présenté comme le plus gros chantier du siècle à venir, mais aussi le plus risqué qui soit. A NDDL, il vient d’être reconnu officiellement que « les conditions n’étaient pas réunies » pour faire aboutir le projet d’aéroport international. A Bure aussi, tous les signaux sont au rouge.
Les "gendarmes" du nucléaire (IRSN et ASN) confirment d’un côté les craintes portées par l’opposition depuis toujours, sans pour autant aller jusqu’à alerter les pouvoirs publics sur la nécessité de stopper le projet. Cigéo serait bien une usine à hydrogène explosive, un monstrueux et fragile "métro" radioactif souterrain potentiellement inflammable, un legs infinançable, un cadeau empoisonné et irréversible pour des millions d’années. L’abandon du projet de NDDL doit servir de leçon : « rien ne sert de courir, il faut réfléchir à point ! »
"Un tel projet [...] ne peut se faire dans un contexte d’opposition exacerbée entre deux parties presque égales de la population" a déclaré le premier ministre, le 17 janvier 2018. Ici, dès les années 1990, ce sont les deux tiers des départements de Meuse et de Haute Marne qui ont signé une pétition contre l’enfouissement. Des années de résistance argumentée pèsent lourd dans ce dossier. L’accroissement de moyens répressifs surdimensionnés sur le terrain témoigne de la « non-acceptation » récurrente du stockage géologique profond. L’échec de la politique qui impose sans concerter et soudoie le tissu local en est le révélateur. Dans ce contexte, Cigéo est tout bonnement impossible.
Des parlementaires évoquent un changement de méthode : « ces grands chantiers devront répondre à de nouveaux critères, durabilité économique, acceptation sociale, enjeux climatiques et environnementaux. » Jusqu’ici, la méthode Bure a été tout l’inverse et, par ailleurs, aucune alternative à l’enfouissement n’a été réellement étudiée. Nous en appelons donc au bon sens des pouvoirs publics : il faut stopper le projet Cigéo/Bure qui accumule les remises en question -technologiques, financières et sociales- et remettre en urgence tout à l’étude, de la production des déchets atomiques à leur épineuse gestion.
Nous réfutons en bloc la campagne de désinformation qui fait de Cigéo une fatalité et une nécessité incontournable, à l’instar du sénateur de la Meuse. Gérard Longuet, qui minimise les risques et présente de Cigéo une image complètement inverse de la réalité, assurant qu’avec Cigéo « les générations qui nous succéderont, grâce à nous pourront bénéficier sans risque du nucléaire..." , se faisant le porte-parole d’une politique énergétique dépassée, au service de schémas sociétaux dont nous ne voulons plus.
C’est pourquoi, face à l’énormité de cet enjeu à Bure, ne résumons pas un engagement vital à une lutte codifiée et attendue et banale.
La mobilisation contre Cigéo ne relève ni d’effet de mode, ni d’un courant de pensée isolé mais révèle les dangers d’un projet insensé autant que le désir d’une société en devenir, d’une belle diversité. Et elle concerne bien chaque membre de la société française, responsable chacun-e, à son niveau, de l’intégrité d’une planète, la nôtre, à transmettre aux générations futures."
fait à Bure, 23 janvier 2018
- :— :- :- :- :- :- :-: :- :- :- :- :- :- :- :— :-: :- :-
Alors vous ne voulez pas reprendre un peu de plutonium ?
Au cas où vous n’auriez pas visionné le film d’Arte « Déchets, cauchemar du nucléaire », voici la bande-son. Vous pourrez l’écouter en faisant la cuisine ou le ménage. Bien sûr, ça manque d’images ! Mais on s’aperçoit que le dépôt des déchets nucléaires en fosses profondes a déjà été utilisé, avec les résultats que vous allez comprendre. Et ça, aux USA, en Russie et en Allemagne ! Sommes-nous vraiment assez malins pour risquer les mêmes catastrophes à Bure ?
Et ça vous donnera je l’espère envie d’y consacrer 1 h 38 sur youtube ! Là tout sera limpide ! Pour l’instant, il faut faire avec les bruits des équipements en eaux profondes des explorations de Greenpeace, des camions de Hanford, Tchernobyl et Bure, sans compter les compteurs Geiger, et les fonds sonores en anglais ou en russe !
Bien sûr, vous retrouverez des choses dont on a déjà parlé, mais au moins ça prouve que nous n’avons rien inventé, ni Jade Lindgaard de Mediapart, ni moi, ni tous ceux qui, sur cette antenne, ont abordé le sujet...Et bien sûr, ce film indispensable va beaucoup plus loin. Et s’il est effrayant, il est aussi parfois très drôle : quand l’employé d’Areva ne sait plus quoi répondre et bafouille, suggérant même de couper son intervention au montage !!!
Et à la fin, un de nos responsables gouvernementaux nous exhorte à la Foi aveugle en nos techniciens, avec des accents absolument bouleversants. Et là, je reconnais qu’il faut avoir l’image, c’est complètement irrésistible, et… d’autant que cet apôtre du nucléaire s’appelle….Bigot ! Physique de l’emploi et gestuelle assortis en plus ! ça ne s’invente pas !!!..
Le film est fait à partir de l’enquête de Laure Nouahlat et Eric Guéret, journalistes à Libération, et ARTE qui n’en rate pas une décidément s’est chargé de la production ! Ne le ratez sous aucun prétexte ! Et si vous voulez avoir sous la main de quoi convaincre les sceptiques, achetez le bouquin de Laure Nouahlat, paru en 2009, édition Seuil-Arte( préface d’Hubert Reeves s’il vous plaît !) . Pour d’autres infos sur les efforts et les mensonges d’Areva pour fourguer cette poubelle sinistre à nos belles campagnes, vous pouvez écouter et podcaster "Village toxique", sur Chronikart/Contre-Histoire...
Dormir à Bure 16 JANV. 2018 PAR JEAN-MARC B
Le sort de la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes concentre les regards, mais la lutte à Bure continue aussi et se renforce.. Un appel en vue de la construction d’un dortoir réalisée par le comité de soutien de Dijon. Appel à don, mais il est aussi possible d’aider en donnant du matériel ou en se rendant sur place.
Depuis 20 ans à Bure et dans la Meuse, l’ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs) et son projet CIGÉO rencontrent une résistance qui prend de l’ampleur. Le plus gros chantier d’Europe à venir (25-35 milliards d’euros) pour enfouir à 500m de profondeur pour des dizaines de milliers d’années les déchets les plus radioactifs de l’industrie nucléaire française est une menace qui dépasse même l’échelle nationale.
La répression hallucinante (perquisitions, violences policières, contrôles, procès...) que l’État fait subir aux habitant-e-s qui s’opposent à la poubelle nucléaire ne saura avoir raison du mouvement. Partout en France dans les derniers mois, des dizaines de comités de soutien à Bure sont nés, des centaines de personnes se sont rassemblées. Dans chaque ville, il nous faut maintenant inventer nos propres manières de se rapporter à la lutte contre Cigéo – construction de cabanes, solidarité matérielle, rassemblements, actions, projections, sessions d’informations...
Le bois Lejuc, occupé depuis un an et demi maintenant, bloque concrètement l’avancée des travaux de l’Andra et nous paraît être le coeur vivant de la lutte. Or les conditions de vies y sont difficiles, particulièrement l’hiver. Il faut renforcer l’occupation du bois, et ceci aussi en le rendant plus habitable.
Voilà pourquoi nous lançons, en espérant être copiés, ce projet de dortoir. Notre mois de février sera consacré à l’édification d’une cabane solide et isolée de 6 mètres sur 4 faisant office de dortoir pour 10 personnes. Les trois premières semaines, la découpe, la construction puis la déconstruction de la cabane se fera à Dijon.
La dernière semaine de février, nous amènerons la cabane à Bure et la monterons avec l’aide des participants à la marche du 3 mars à l’endroit qui paraîtra le plus intéressant pour la défense du bois.
Une partie du matériel que nous allons utiliser sera récupéré par nos soins et donc gratuit. Pour l’autre, nous lançons un appel à don de 3 000 euros.
Pour participer vous pouvez :
Donner ou relayer cet appel à don (vous pouvez envoyer un chèque à ’Les Tanneries, 37 rue des ateliers, 21000 Dijon’ à l’ordre : ’Les Tanneries’ avec un mot qui précise que c’est pour la cabane Dijon-Bure).
Venir aux chantiers de février que ce soit à Dijon du 29 janvier au 19 février ou à Bure du 26 au 3 mars (hébergement et repas sur place).
Donner du matériel de construction dans la liste des matériaux ci-dessous.
L’appel à don, avec la liste des matériaux, se trouve ici :
https://www.helloasso.com/associations/les-tanneries/collectes/construction-d-un-dortoir-dans-le-bois-lejuc
Mail : comitedijonbure@riseup.net