Seul en scène, Sas Lassoued fait le procès d’AZF
Comme tous les matins, le 21 septembre 2001 à 10 heures, Sas prenait son petit déjeuner en matant des dessins animés. Il a cru qu’une bombe avait explosé lorsqu’il a vu par la fenêtre se dessiner un énorme champignon noir dans le ciel. L’usine AZF venait d’exploser ; les vitres de l’appartement de Sas aussi. Il se souvient d’avoir marché sur du verre. Sa famille habitait pas loin, à côté du monstre chimique éventré. Il avait 10 ans ; aujourd’hui Sas Lassoued en a 34. Comédien et dramaturge porté par la Cie Khamsa, il a fait de cette histoire une pièce où seul en scène, dans la peau d’un gamin et de l’adulte devenu, il mène le procès contre AZF et convoque une foultitude de personnages. Au micro du Magazine, il raconte son cheminement, son écriture documentaire, sa création et pourquoi et comment son sujet dérange. Il n’a obtenu pas même l’ombre d’un kopeck de la part des collectivités pour produire son spectacle, Tout va bien AZF.
"J’ai rencontré des élu·es, des maires de quartiers, des directeur(ice)s de lieux, des gens de la métropole, des figures culturelles, directeur(ice)s de théâtres, programmateur(ice)s, responsables. Mais rien ! J’ai poussé les portes du Capitole. J’ai sorti le pied de biche, j’ai fais mon regard de biche. Je me suis retrouvé à deux mètres de la Présidente de région, face à un préfet, à côté d’un directeur de Total. J’ai parlé, bien parlé. J’ai porté le projet, j’ai serré des dents. Je l’ai défendu, j’ai attaqué, j’y suis allé avec foi et honnêteté.
Mais malgré tout ça, aucune institution n’a mis un seul centime. Il y a un vrai malaise de leur part.
Et ça en dit long, très long, sur ce qu’on choisit de visibiliser dans la culture. Mais même sans l’argent des institutions ce projet se fera", écrit-il sur helloasso où il a lancé un appel à financement participatif. Cet appel est toujours en cours ici
Sas Lassoued jouera son spectacle Tout va bien AZF samedi 6 septembre dans le cadre du festival La Foiré à Lisle-sur-Tarn et en mars au théâtre du Grand Rond.

Commentaires
Le 31 août à 09h50 par GRESILLAUD
Bonjour, votre témoignage sur les secondes qui ont précédé la catastrophe sont passionnantes puisqu’avec votre seul témoignage vous contredisez parfaitement la thèse officielle des experts judiciaires d’une explosion à 10h17’55.45. En effet la coupure de courant qui a coupé votre TV a eu lieu plusieurs secondes avant le blast. Vos gestes très bien mémorisés, entre cette coupure et le blast, montre clairement qu’on est plus sur 10 secondes que de 1 ou 2 secondes. Après vous être déplacé à la fenêtre, vous êtes également témoin d’un champignon noir qui a également précédé de quelques 1/10èmes de secondes l’explosion principal très violente.... A la vue des datations des incidents électriques fournis dans le dossier (le premier à 10h17’55.77), l’explosion principale provoquant le blast est nécessairement vers 10h18’05. Votre témoignage confirme des dizaines d’autres dans le dossier judiciaire, ignorés par les experts judiciaires, sur le gros problème d’incidents électriques bien avant l’explosion et non juste après. Si vous avez donné tous ces détails aux "notables" que vous avez essayé de rencontrer pour une aide financière à votre projet original, ne vous étonné pas qu’ils ont tout de suite été réticents à vous soutenir. Je vous remercie donc pour votre interview et tout l’intérêt technique qu’elle apporte encore aujourd’hui à ceux qui souhaitent connaitre toute la vérité sur les origines de cette explosion. Concernant l’intérimaire aux multiples sous-vêtements, vous avez raison de mettre en avant l’étonnante insistance pour laisser perdurer cette thèse idiote de l’attentat terroriste. Le corps de cet intérimaire ne présentait que deux caleçons avec slip incorporé et non les sept mentionnés dans les média.En revanche, son torse a été très marqué par des brûlures inexpliquées et des coques post-mortem ont été mises très tôt sur ses yeux devenus très bleus de manière anormale. Il a les symptômes d’une victime d’électrocution mais l’examen officiel a été effectivement bâclé. La thèse terroriste a été beaucoup suggérée par le direction de Total pour que les salariés de l’usine ne cherchent pas ailleurs les causes des événements qu’ils ont vécus et qui pour beaucoup d’entre eux ont précédé l’explosion du tas d’ammonitrate. Pour votre information, l’explosion du même nitrate d’ammonium à Beyrouth, le 4 août 2020, constitué de 2750 tonnes d’un équivalent de plus de 800 t de TNT, soit 20 fois plus que ce qui a été évalué à Toulouse, a formé un cratère 20 fois plus volumineux que celui d’AZF... mais n’a pas dépassé en magnitude sismique celle d’AZF (3.3 à Byerouth au lieu de 3.4 à Toulouse). La clé de cette affaire est là, puisque seule une explosion souterraine profonde a pu provoquer 3.4 de magnitude le 21 septembre à 10h17’56 (datation sismique fiable à 1 sec près), les enregistreurs sismiques civils ayant du mal à capter au dessus des 2.0.toute explosion au sol du type d’AZF. Le fichier du sonomètre aérien de la tour TV de Ramonville a daté le blast d’AZF à 10h18’05. Il a été transmis moins d’une semaine de la catastrophe aux experts qui n’en n’ont rien fait ! Il y a encore de quoi écrire de nombreuses pièces sur la successions de mensonges, manipulations diverses et cachoteries lamentables dans ce dossier judiciaire que je tiens à votre disposition si vous souhaitez le consulter. Bien à vous et à votre projet !