TOUS LES JOURS UNE HEURE À UNE HEURE
– Il avait 30 ans, venait du Cameroun. Le 17 décembre 2000, il se trouvait à l’aéroport international de Budapest. Ce n’était pas sa destination finale. Il voulait l’Italie, il voulait un rêve, il voulait l’Europe. Pris – où ? Attrapé – dans quelles conditions ? Prisonnier. Dans l’impossibilité d’accomplir son rêve. Renvoyé chez lui, reconduit à la frontière – il existe des expressions officielles pour cela, des moyens mis en œuvre. On paie des hommes, des nuits d’hôtel, des avions, pour expulser, chasser, exclure. Et voilà, cet homme de 30 ans avait posé le pied sur le sol européen, il avait réussi la première partie du voyage mais on l’empêcha de continuer. Qu’avait-il fait ? Commis un crime ? Volé du pain ? Non, il n’avait pas de papiers. Et ce jour-là, à l’aéroport international de Budapest, tandis que les gens de Budapest pensaient aux courses de Noël, cet homme allait être ramené chez lui. Chez lui, savent-ils seulement où c’est ? Que connaissent les douaniers, policiers et législateurs, au sentiment d’être chez soi, aux conditions – être en sécurité, être en accord avec soi-même – que connaissent-ils de la peur, du désir, de l’angoisse ? Ce jour-là, peut-être apprendront-ils un peu car l’homme qu’ils voulaient reconduire s’écroule devant eux. Son cœur n’a pas résisté. Peut-être sauront-ils désormais qu’on ne survit pas à l’effondrement d’un rêve. OTATORIO Cécile Wajsbrot AOC
LUNDI
La transe,une certaine idée de la transe.
On y entend sans doute, La Tène, très certainement Terry Riley et son piano quasi mécanique, et puis Pan Sonic,quelques derviches tourneurs tournant, et puis encore John Adams
MARDI
Illusion of safety , autour de Dan Burke et Kevin Drum.
Ce n’est pas ce qui est dans ce cd du moins, je le crois, mais, qu’est-ce que l’illusion de sécurité ?
D’abord, faire peur et notamment à celles et ceux qui ne sont que chez eux devant un écran, la mort de l’ Europe , de la chrétienté, des services publics, du petit cheval blanc... Et ensuite, on injecte de la sécurité (plus de police nationale et municipale, de caméras, d’anxiolytiques et toute cette sorte de choses et on devrait se sentir en sécurité. Mais c’est une illusion, plus de sécurité, c’est moins de liberté et ça finit par être insécure...
MERCREDI
KINJIANGKING GONG
JEUDI
Autour du naked lunch de Cronenberg.
Welcome to Annexia.
VENDREDI
Prélude à la table ronde...
Giscard d’ Estaing, presque pas ;Pennequin, le plus souvent ; Kai schumacher, toujours, deleuze et sa rotournelle ; la ursonate mécanique, Ghedalia et ses indisoensables petits cafards ; Pierrot le fou et la guerre du Vietnam ; Repecaud et son Debord ; yon et son galope tout le temps, un Di Rosa parlant ; Chaval et ses oiseaux très cons ; Maurizio Nanucci et ses définitions ; Charles Amirkhanian, jean Charles Massera et we are l’Europe ; Jean François Pauvros et sa guitare impossible ;Christain Marclay et la voix de son maître ; Christophe Tarkos et son texte, Larry Corryel et 25 secondes exemplaires ; Alicia Walter, juste un peu...
Spécial dédicace aux insomniaques du vendredi soir
SAMEDI
Alice aux pays des merveilles très bruitiste et je ne me rappelle pus qui a commis cette Alice
DIMANCHE
Hymnen, est une composition de Karlheinz Stockhausen
Voix du XXe siècle
– Nous allions par les routes.
– En train, à pied.
– Nous traversions l’Europe.
– D’est en ouest.
– En continuant parfois vers l’Amérique.
– C’était le vingtième siècle.
– Années dix, années vingt, années trente, quarante.
– Années cinquante, soixante, soixante–dix, quatre–vingts.
– Années quatre-vingt-dix.
– Il y avait une raison.
– Ce n’était pas toujours la même.
– Mais c’était une raison.
– La dictature, les camps.
– La pauvreté.
– Un horizon barré.
– Comme le vôtre, aujourd’hui.
– Parfois nous avions des noms.
– Nous étions peintres, écrivains, musiciens.
– Hommes politiques, savants.
– Comme vous aujourd’hui.
– Certains de nos noms sont restés.
– Certains des vôtres resteront.
– Nous n’avions pas de visa pour passer la frontière.
– Pas de papiers.
– Beaucoup d’entre nous sont restés anonymes.
– Travaillant de leurs mains, des maçons, menuisiers, électriciens.
– Comme vous.
– Travaillant dans les mines, les usines.
– Il n’y a pas que les gens connus qui ont le droit de vivre.