Brasero a réalisé les enregistrements des deux journées de discussion et d’échanges qui ont eu lieu les 9 et 10 décembre à Toulouse. Les discussions qui ont eu lieu pendant ces deux jours visaient à mieux comprendre la situation à Toulouse, tenter d’identifier un peu mieux à la fois les causes et les processus à l’œuvre et imaginer ce qui peut nous donner de la force dans ces combats souvent très inégaux.
Pendant deux jours nous avons pu entendre des collectifs raconter leurs expériences, leurs luttes, leurs analyses. Nous avons enregistré les débats, les voici ici in extenso avec des références pour approfondir.
Mirail : La bataille des collèges
En 2016, au nom de la mixité sociale le Conseil Départemental décide la fermeture progressive des collèges de la Reynerie et de Bellefontaine. La violence de la décision et des arguments avancées parlants des jeunes du quartier comme des bombes à retardements et les effets de cette ségrégation sont raconté ici par deux membres de Sud Education 31.
Plus d’info sur la lutte sur le site du syndicat sud éducation 31.
Et un article du journal l’Empaille.
Nous armer face à la rénovation urbaine
On pense parfois que rénover quelque chose c’est améliorer l’existant sans forcément repartir à zéro. Alors quand l’Etat au début des années 2000 lance un vaste plan de rénovation urbaine des quartiers populaires on pouvait penser que c’était pour le mieux. Pourtant, en urbanisme et en architecture, la rénovation urbaine correspond à une destruction du bâti existant puis une reconstruction de nouveaux bâtiments, parfois de quartiers entier. Ce qui avait démarré et qui a toujours cours c’est un vaste plan de destruction des quartiers populaires et de dispertions de la population. Retour sur cette réalité et sur les manières d’y résister.
Avec Antonio Delfini et Charles Reveillères.
Plus d’information sur la Reynerie ici : https://lempaille.fr/reynerie-un-quartier-maltraite
Les articles d’Antonio Delfini : "Pour des syndicats de quartier : l’expérience des ateliers populaire de Lille" pp. 108-117
Charles Reveillères : "Dans les quartiers populaires armer nos luttes face à la rénovation urbaine." pp. 77-80
Dans Tenir la Ville luttes et résistances contre le capitalisme urbain - Collectif Asphalte -Téléchargeable ici
Contre la bétonisation
Avec Nature Pradette, Le bocages autrement, Non à la ZAC du rivel, Le quartier libre des lentillères
Qui se souvient qu’au mitan du siècle dernier Toulouse était la première commune agricole de la Haute-Garonne ? Au début des années 1960, on trouve sur les marchés toulousains des légumes de Lalande et Ginestous, des fruits de Saint-Simon, du lait de Saint-Cyprien. L’école vétérinaire, qui soignait avant tout le bétail, se trouve jusqu’en 1964 à deux pas de la gare à l’emplacement de la médiathèque. Et au début des années 1970, il reste près de 2000 fermes dans l’agglomération. Il aura fallu cinquante ans à peine pour que les constructions remplacent les champs et que le souvenir même de cette réalité s’estompe jusqu’à paraître irréel. Il subsiste malgré tout de beaux restes qui pourraient servir à imaginer une ville plus vivable. On discute ici avec ceux et celles qui organisent la résistance pour que cela ne reste pas seulement dans nos imaginations.
Aux Lentillères, occuper pour protéger les terres et faire vivre un quartier autogéré. Clément, Marika et Pierrick. pp. 32 - 41 dans Tenir la Ville luttes et résistances contre le capitalisme urbain - Collectif Asphalte - Téléchargeable ici
La forme d’une ville, Hélas. Luttes urbaines à Toulouse.
En juin 1974, Capitole information, annonce un projet de voies sur berges devant traverser le centre-ville entre Empalot et le port de l’embouchure en longeant par les quais de la Daurade et St pierre. Un comité de défense se constitue pour lutter contre ce projet et bien plus encore. Il a fallu plus de 10 ans pour que les quais échappent définitivement à la voiture.
Ce documentaire en deux parties raconte cette histoire avec les voix de personnes qui y ont participé. De la lutte contre une autoroute au centre-ville à la formation de l’Union des Comités de Quartier, c’est aussi la question du pouvoir urbain qui est traité en toile de fond. Comment agir sur la construction de nos espaces, et ainsi sur nos vies quotidiennes ?
Le documentaire diffusé peut s’écouter sur Toulouse espace sensible, il est également accompagné de documents d’archives.
La spéculation contre les malades.
Avec Christine Torrent du comité de quartier St Cyprien.
L’hôpital La Grave est un lieu emblématique de cette ville, comme patrimoine mais aussi comme lieu ressource pour les plus démunis. Si la métropole en a fait une image iconique de la ville, elle l’a surtout vendu à la découpe au plus offrant, spéculant allégrement sur le dos des malades. Le quartier St Cyprien qui fut l’un des plus populaire de cette ville est lui marqué par un processus de transformation très important, chronique de cette transformation avec la présidente du comité de quartier.
La place des Travailleuses et travailleurs du sexe dans la ville.
L’aménagement des villes est placées sous le signe de la sécurité et de l’apaisement. Les édiles n’ont que ça à la bouche en plus de l’attractivité et du rayonnement. Les rues, les places, le moindre bout de trottoir doit être maîtrisé. L’espace public on dit maintenant il s’aménage, il s’investit il est vitrine. Alors dans cette dynamique forcément il y a les laissées pour compte, les travailleurs et travailleuses du sexe sont en font partie.
Avec June Charlot de l’association de soin communautaire Grisélidis.
Trouver où habiter : Ségrégation spatiale / Ségrégation raciste
Le nombre de personnes à la rue était évalué à 33000 en décembre dernier par la fondation abbé pierre. En août 2023, un rapport estimait que près de 2000 enfants sont sans logement avec une augmentation de 20% sur un an à la même période. À Toulouse, des données récentes estiment que plus de 650 personnes sont sans domicile dont 330 enfants (et 3000 en France).
Derrière ces chiffres, il y a des êtres humains qui sont exposés à des conditions de vie ingérables, s’exposant au froid, aux maladies...
Pour ne pas rester indéfiniment à la rue, de nombreuses personnes suivent des stratégies différentes : occupent des bâtiments vides, installent des campements de fortune, s’organisent par elleux-mêmes pour se protéger. Discussions avec certaines d’entre elles et eux.
Avec le collectif en Platz et des personnes habitantes en squat
"Construire la solidarité contre le système des frontières" Camille Coindreau et Lou Casals pp. 258-267 dans Tenir la Ville luttes et résistances contre le capitalisme urbain - Collectif Asphalte - Téléchargeable ici