Une émission de Cécile de Radio Barthas
Vendredi 25 avril à 19h
Le 14 avril 1938, le jour même de l’entrée en fonction du nouveau gouvernement Daladier, Albert Sarraut, ministre de l’Intérieur, adresse aux préfets une première circulaire leur demandant de » mener une action méthodique, énergique et prompte en vue en débarrasser notre pays des éléments étrangers indésirables qui y circulent et y agissent au mépris des lois et règlements ou qui interviennent de façon inadmissible dans des querelles ou des conflits politiques ou sociaux qui ne regardent que nous « . Cette circulaire est immédiatement suivie du décret-loi du 2 mai 1938 et des lois du 14 mai 1938. Dès lors, le ministre de l’Intérieur peut assigner à résidence tout étranger. Le préfet est chargé de prolonger ou de refuser la validité de la carte d’identité pour les étrangers.
Celle-ci n’est plus délivrée que pour un département déterminé, à l’exclusion de tous les départements frontaliers.
A la fin de l’année, le dispositif se durcit encore plus. Le décret-loi du 12 novembre 1938, en précisant plus nettement les intentions du gouvernement Daladier qui se félicite que » le contrôle et la surveillance [des étrangers] sont maintenant assurés, sur le territoire, dans des conditions jusqu’ici jamais réunies « , prévoit la création de » centres spéciaux de rassemblement « .
L’article 1 du décret-loi du 18 novembre 1938 stipule : » Les individus dangereux pour la Défense nationale et pour la sécurité publique peuvent, sur décision du préfet, être éloignés par l’autorité militaire des lieux où ils résident et, en cas de nécessité, être astreints à résider dans un centre désigné par décision du ministère de la Défense nationale et de la Guerre et du ministre de l’Intérieur « .
Le premier de ces centres est créé le 21 janvier 1939, à Rieucros (Lozère).
Merci beaucoup à Mado Deshours et Sandrine Peyrac pour m’avoir accompagnée sur ce chemin de mémoire, merci à l’association Pour le souvenir de Rieucros.