Par les temps qui courent, ou plutôt par ces temps qui restent sur place, on a envie de bouger, de voyager, de prendre la route comme on prenait la mer. Voici donc quelques voyages musicaux, en commençant par une version live pour la télé des vagabondages de Bob Seger…
The Bob Seger System — Ramblin’ Gamblin’ Man — Barry Richards "Turn-On" show, WDCA-TV — 1970
https://www.youtube.com/watch?v=sFlI4ceQOiU
Un autre standard au groove musclé de Bob Seger, un de nos detroiters préférés, avec une mise en image inattendue et réjouissante qui nous transporte tout droit en enfer... Ben, on a l’air de bien s’y éclater !
The Bob Seger System - Lucifer - Mongrel 1970
https://www.youtube.com/watch?v=qcuE5a9l5Yc
Bonus : les trois morceaux du set complet du Bob Seger System chez Barry Richards, ne serait-ce que pour admirer à nouveau la frappe mammouthesque et le drum kit incroyable du batteur Pep Perrine. Il parait qu’avant les concerts, il se shootait backstage en avalant cul sec une bonne pinte... de miel !
The Bob Seger System – Lucifer / Song For Rufus / Ramblin’ Gamblin’ Man - Barry Richards "Turn-On" show, WDCA-TV 1970
https://www.youtube.com/watch?v=IJFVKrhKb-U
Après quelques albums, hum, très avant-gardistes, Captain Beefheart revenait avec The Spotlight Kid à un blues mutant et lysergique mais beaucoup plus accessible. Voici une version live d’un des classiques de cet album pour l’incontournable émission allemande Beat Club... Bien allumé quand même...
Captain Beefheart - I’m Gonna Booglarize You, Baby - Beat Club - 72
https://www.youtube.com/watch?v=ucA3q5VCQW0
On trouve de tout sur YouTube, et des reprises dont l’humour n’est pas toujours volontaire. Celle-ci est l’œuvre d’une famille de musiciens qui pratiquent le home schooling (pas ma tasse de vodka) et l’apprentissage quotidien de nouvelles chansons. Ne faites pas ça à vos enfants ! Mais ça reste désopilant de les regarder reprendre Ramblin’ Gamblin’ Man sans se reprendre au sérieux.
Colt Clark and the Quarantine Kids — Ramblin’ Gamblin’ Man — video — 2020
https://www.youtube.com/watch?v=9fR24uNTUJU
Direction l’Australie, où une bande d’hurluberlus détournent joyeusement les poncifs de la pop sixties... Encore une émission télé... Faut croire que la télévision était beaucoup plus jouissive à l’aube des seventies qu’aujourd’hui... Beaucoup plus rock’n’roll, ça c’est sûr !
The Masters Apprentices - 5:10 Man - Hit Scene on ABC-TV (1969)
https://www.youtube.com/watch?v=6cMoVNPn73s
Ray Davies a toujours été fasciné par les routes américaines. Cette chanson tardive des Kinks (qui lève son chapeau au passage à Jimi Hendrix, Led Zeppelin, les Rollings Stones et Free) est agrémentée d’images de toutes les époques du groupe.
The Kinks — The Road — The Road — 1988
https://www.youtube.com/watch?v=0_OiBd2New0
Les Stones, on en parlait, les voici,en version dépouillée, malgré la présence de Billy Preston . Le blues est une musique d’errance.
The Rolling Stones — You gotta move — Live Los Angeles — 1975
https://www.youtube.com/watch?v=NiYw1mZF_TU
Notre karaoke de la semaine nous ramène à Woodstock avec Grace Slick et sa bande et leur envoûtant et très envapé "White Rabbit", inspiré par Alice Au Pays Des Merveilles...
Jefferson Airplane - White Rabbit, Live from Woodstock 1969
https://www.youtube.com/watch?v=Vl89g2SwMh4
Malgré notre bougeotte, nous finirons toujours par tomber sur des impasses, des blind alleys. Dans le groupe Fanny, on avait tendance à se focaliser sur les sœurs Milligton (basse et guitare), qui ont reformé l’équipe il y a quelques années, mais Nickey Barclay et Alice DeBuhr envoyaient grave dans cette interprétation d’un de leurs morceaux les plus pêchus.
Fanny — Blind Alley — Beat-Club — 1971
https://www.youtube.com/watch?v=bE3uwtegPEY
Un des morceaux marquants du double album Amour Anarchie, avec ses cuivres hypnotiques et sa guitare psychédélique en arrière-plan... Et ses textes obscurs mais puissants...
" Rien n’est plus beau qu’un matin laïc dans la brume
Alors que le soleil est encore au dortoir
Et que la gaze dans la plaine se consume
Comme un rictus d’encens quand s’étroue l’encensoir"
Léo Ferré - Ecoute-moi - Amour Anarchie - 1970
https://www.youtube.com/watch?v=EQusVOk8JIs
Electric Citizen est un groupe de l’Ohio qui a dû tomber dans le Black Sabbath quand ils étaient petits. La recette parfaite pour être signés par Riding Easy records (dont nous vous rebattons souvent les oreilles). On les retrouve ici sur scène à l’occasion d’un concert pour la sortie de leur troisième album, Helltown, qui démarre sur les chapeaux de roue avec ce morceau. Rassurez-vous, leur cardiologue n’a pas eu besoin de venir en catastrophe…
Electric Citizen — Heart Attack — Northside Tavern in Cincinnati, Ohio on Friday, September 21, 2018.
https://www.youtube.com/watch?v=UVlwwMujRJk
Nous n’écoutons pas trop souvent ce trio canadien qui après des débuts hard en 1974, a plongé à deux pieds dans un progressive rock assez difficile à suivre. Mais leur batteur (et parolier) Neal Peart étant mort au début de l’année 2020, ils méritaient au moins une mention chez les dinosaures. Et une fois retournés aux guitares, et reprenant les Who, ils peuvent être très réjouissants.
Rush — The Seeker — live R30 tour — 2004
https://www.youtube.com/watch?v=YKoItfmA90w
Tommy Boy ayant rendu hommage la semaine dernière à Ken Hensley, organiste d’Uriah Heep, le Commandant Sylvain est dans l’obligation morale de proposer l’autre face de la médaille « hard rock pompier avec chanteur braillard et orgue à gogo », ce gang obscur nommé Deep Purple... Les auditeurs fidèles comprendront... Pourquoi pas "Space Truckin’", récemment repris avec brio par Space Ace Frehley ("Space Ace truckin !!!"), mais dans sa version studio, d’une longueur raisonnable comparée aux versions live plombées par d’interminables solos d’orgue...
Deep Purple - Space Truckin’ - Machine Head - 1972
https://www.youtube.com/watch?v=6JRL1TdK1Bg
Juste avant la mort de Phil May, les Pretty Things avaient enregistré un album de blues acoustique. La vidéo de cette reprise de Robert Johnson mêle des images de Phil May et Dick Taylor aujourd’hui et il y a 50 ans. Emouvant.
The Pretty Things — Come Into My Kitchen — Bare As Bone, Bright As Blood — 2020
https://www.youtube.com/watch?v=Igt14t_bHYE
Tiens, une autre reprise de "Space Truckin’" (plus une petite ballade, avec deux « l », en prime) par les sulfureux glam punkers new-yorkais, parue à l’origine sur un split single avec American Heartbreak, illustrée par des photos flamboyantes, souvent au sens propre du terme !
Toilet Böys - Space Truckin’ / Slow Dancin’ - 7’ - 2000
https://www.youtube.com/watch?v=v40T50vFHrM
Voici une première version du voyage intersidéral du Sabbat. Mais sans les planètes ni les étoiles : cette version est chantée sur les paroles improvisées par Ozzy (et un solo de guitare plus long à la fin). Comme souvent, Geezer Butler a par la suite écrit des paroles plus élaborées, portées par la mélodie d’Ozzy et quelques-uns des mots de son texte d’origine (quelque peu mièvre, avouons-le : on sent le premier jet).
Black Sabbath — Planet Caravan — alternative version (demo) — 1970
https://www.youtube.com/watch?v=3eDm9zGmISA
[Dig It !]
Sans doute en provenance d’une planète des bas-fonds de l’espace lointain, retrouvons deux (super) héros de nos émissions précédentes : Jeff Clayton, alias Antifly, screamer d’Antiseen, reprenant leur vieux tube "Destructo Rock", dans sa version porno détournée par Blowfly, accompagné par le groupe du même Blowfly, qui surgit en personne sur scène à la fin du morceau pour virer l’imposteur à coup de massue...
Jeff Clayton & Blowfly’s Band - Destructo Cock - Live The Milestone, Charlotte, NC - 2006
https://www.youtube.com/watch?v=P_2vBVrXW4g
Sur cette petite merveille de l’ORTF, Aretha Franklin réussit l’exploit de foutre le feu au très cozy Festival de Jazz d’Antibes avec son classique "Spirit In The Dark" : un démarrage soul qui prend aux tripes et un finish gospel frénétique.
Aretha Franklin - Spirit In The Dark - Festival de Jazz d’Antibes - 1970
https://www.youtube.com/watch?v=iTBQmaNQFRY
[fromage de chèvre]
Ry Cooder est célèbre pour ses musiques de films, et pour les musiciens qu’il a découverts aux quatre coins du monde. Il est entouré ici de Jim Keltner à la batterie, Van Dyke Parks au piano, Flaco Jimenez à l’accordéon, et d’autres encore… un super-groupe ! C’était à The Catalyst, Santa Cruz, CA le 27 Mars 1987. Les images sont tirées de "Ry Cooder & The Moula Banda Rhythm Aces : Let’s Have A Ball", un film du célèbre documentaire Les Blank (auteur de The Blues according to Lightning Hopkins, Werner Herzog eats his shoe, et autres curiosités délicieuses).
Ry Cooder — How can a poor man stand such times and live — Live Santa Cruz 1987
https://www.youtube.com/watch?v=6efQ_GyQW3o